Mon Grand-Père, Mon Dieu

Parrain

Parrain, Toi mon grand-père que jamais je n’oublierai …

Le drapeau flotte toujours sur le toit du Palais royal,
Même pas en berne, pourtant c’est un roi qui parti;
Sans faire grand bruit, dans l’indifférence générale;
Seule la tristesse s’est abattue sur notre famille.

Il est parti pour son dernier voyage. Tel était son désir.
Mais je ne peux me résoudre à écrire une phrase banale
Du style « il est mort » ou « il a rendu son dernier soupir ».
Car il sera toujours présent, dans l’intimité de mon journal.

Je ne sais comment réagir face à la tristesse et au chagrin.
Je hais la mort. Elle est froide. Elle me révolte. Elle me fait peur.
Et ce ne sont pas tous ces discours qui ne riment à rien,
Qui atténueront un tant soit peu notre douleur..

Saviez-vous qu’il venait du pays ou habite la pluie
Où quand y a du soleil c’est un mauvais présage
C’est qu’il va pleuvoir c’est qu’il va faire gris
Il était chtimi jusqu’au bout des nuages.

A 9 ans, avec ses parents, le petit Charles
Quitte le continent, traverse le Chenal
A l’école d’abord, Frenchy se fait génial
Apprécier de tous avec ses allures de général.

Il n’ a connu l’école que jusqu’à treize ans
Après c’est le turbin, simple petit chasseur ,
Il gravit tous les échelon d’un métier exigeant
A Bruxelles, à Atlanta, il étais le meilleur.

A 30 ans, c’est la sortie avec les copains
La rencontre de sa belle au bois dormant
66 ans de lutte et de bonheur, main dans la main
Et cette jolie petite fille, que j’appelle maman.

Lorsque la guerre, éclate. Gros tourments
Enrôler de force, il est fait prisonnier
Il y apprend l’allemand, et fout le camp
Très Malin, il arrive chez sa Louise et son bébé.

Il est alors un papa comme il en existe trop peu,
Elevant sa fille dans une discipline de fer,
A laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux;
Et dont, croyez moi, il n’était pas peu fier.

Les années passent, avec ses joies
Ses parents trépassent, le laissant sans voix
Et puis , enfin, la naissance de l’enfant roi
Son premier petit enfant, Ca c’est moi.

Il m’a élevé, il m’a éduqué, il m’a cajolé.
Dans mes yeux de gamin, il était grand.
Avec lui je me sentais vraiment exister.
Ca aussi j’essaie de transmettre à mes enfants.

Il m’a emmené à mon premier jour d’école
Pour mes cours d’Anglais, il était là aussi,
Il m’as tout appris, avec lui j’étais à bonne école,
Celle ou on apprend à être un homme. L’école de la vie.

J’ai adopter sa religion, celle du respect de la vie.
De la mère nature, des oiseaux et des mammifères marins;
Mais il savait respecter aussi les autres conneries.
Plus chrétien que le pape, il avait le cœur sur la main.

Je vais vous faire part d’un secret qui ne date pas d’hier
Qu’aujourd’hui,je vais vous révéler, ne pouvant me taire :
Vous savez le prince charmant, c’est mon Grand-père.
Et sa princesse, Blanche-neige, c’était ma grand-mère.

Mais le prince charmant s’en est allé chemin faisant,
Emmenant avec lui la légende vivante des contes fées,
Les histoires magiques du petit garçon et de son crin blanc,
Et que ce soit de guerre ou de paix, toutes ses histoires vraies .

Mon grand-père, c’est l’homme le plus intelligent
Qu’il m’ait été donné de connaître en 42 ans de vie.
Autoritaire, certes. Mais tellement gentil et prévenant;
De lui nous garderons une image emplie de mélancolie.

Son regard se remplissait avec tant d’amour chaque fois qu’il me parlait!
J’ai tenu sa main si douce et me suis plongée dans son regard si beau.
Dans le miroir de son âme j’y ai contemplé une vie qui se déroulait.
Dans mon cœur, son sourire merveilleux y sera en sécurité, tel un joyau.

Parrain, je suis si fière d’être ton petit fils!
Les premiers jours sans toi sont pluvieux,
Si tu te rappelle, sur une carte, je te l’ai écrit jadis
Parrain, tu es mon exemple, Tu es mon Dieu.

Depuis Aout 2004, lorsque ma Bonnette, est partie,
Il s’est mis à dériver, et depuis ce jour chagrin,
Je sais que deux êtres qui s’aiment toute une vie,
Ca existe, et pas uniquement dans les films de Gabin.

C’est si important de le savoir et de le transmettre à nos enfants!
On rêve tous de tomber sur la bonne personne à aimer,
Celle avec laquelle on voudrait construire un couple charmant.
Mais on oublie toujours une chose: laisser la magie opérer.

Il m’a appris, a ne pas croire que pour une personne je suis né.
Que pour chacun de nous,il existe une âme sœur à aimer.
Qu’il ne faut pas la chercher. Juste laisser la magie opérer…
Laisser la magie faire. Laissez les sentiments la trouver.

Et une fois trouvée, le couple formé
Même si la pluie fouette les cœurs fatigués,
Il y a une chose qu’on ne doit jamais oublier
L’Amour est plus fort que tout et peu tout surpasser

Voilà ! Mon grand-père est monté sur son voilier,
Une brise chaude s’est doucement mise à souffler
Soudainement les grandes voiles, se sont gonflées.
L’encre a été remontée au moment où lui seul l’a décidé.

La mer a ouvert un chemin sans regarder en arrière
Et le bateau majestueux a glissé vers le soleil.
L’horizon lui a ouvert ses bras de lumière
Et l’a accueilli, sereinement, dans son sommeil.

Ma jolie grand-mère a perdu son chagrin, a retrouver le rire
Car elle sait, qu’aujourd’hui, Parrain est en route vers elle.
Doucement, dans un dernier soupir, dans un dernier sourire…
Son Quick va enfin rejoindre celle qui pour lui était la plus belle.

Mes grand-parents seront à nouveau heureux.
Car ils vont se retrouver comme avant
Bras dessus- dessous, juste à eux deux
Et préparer notre venue dans quelques temps.

Et moi, moi aussi je sais , Car mon Parrain me l’a raconté
Que lorsqu’un bateau largue les amarres et passe l’horizon,
Voguant de toute sa splendeur sur l’océan de l’éternité …
Il ne disparait pas, il continue à exister,

Il ne s’est pas envolé comme l’écrivait le poète
Il n’est pas monter au ciel comme disent les curés
D’avoir donné tant d’amour son cœur s’est arrêté tout bête
Il a cassé sa pipe, il a calanché mais il ne nous a pas abandonné.

Pourtant au moment de faire nos adieux,
Une larme en cadeau au coin des yeux ,
Le cœur est lourd et douloureux,
Mais plein d’amour pour ces gens si précieux

Pour Tetan et Tonton, Pour Parrain et Bobonne,
Pour ces gens qu’on appelle, respectueusement, nos vieux.

(c) 2006 Didier SEHA

(http://poemier.seha.be)

And like William Shakespear said in The Tempest :

We are such stuff

As dreams are made on and our little life

Is rounded with a sleep… »

Parrain
Charles WYNS 28 Septembre 1910 – 3 octobre 2006

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Une réponse à Mon Grand-Père, Mon Dieu

  1. Barbara Ferre dit :

    Une Dédicace Bouleversante….. poignante…

    Rare de découvrir un Hommage aussi Majestueux.

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