Ma Pauvre petite Belgique


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Il était une fois,au centre de l’Europe, en un lieu de cocagne,
Deux peuples identiques qui cherchaient un peu la castagne…

Les uns parlaient françois, devisaient en wallon.
Les autres, en flamand : fièrement rangés sous le lion,

Ils se heurtaient au coq et les deux oriflammes,
Quand ils se rencontraient, crachaient de grandes flammes !

Mais, cachées dans les rangs de ces bandes de cons,
Colombes déguisées en habits noirs, de faucons.

Quelques rares bilingues, souvent sexagénaires,
Parvenaient à parler avec leurs « adversaires ».

Ces sages érudits dialoguaient de rien et de tout
Sans rien montrer jamais de l’horrible courroux.

Que leurs partis haineux, avides de batailles,
Voulaient manifester envers l’autre piétaille !!!

Car ces hommes de bien, souvent des rescapés,
N’avaient en ce pays pas connu que la paix :

Tentés pangermaniques sous bombes et shrapnels,
Mortellement brisés  aux discours de De Grelle,

Rescapés de la guerre, ces doux miraculés,
Face à la bête immonde, n’avaient pas reculé…

Et revenus des morts, de l’horreur de la guerre,
Avaient tous réappris le sens du mot « prospère ».

Reconstruit le pays par bribes et morceaux
Et calmé leurs poulets, leurs ardents lionceaux.

En leur seins inculquant d’essentielles valeurs.
Tout se reconstruisait sans reproche et sans peur :

Cockerill tournait bien, Sidmar apparaissait
Anversois et Gantois parlaient toujours français…

Et les choix politiques, oranges, bleus ou rouges,
Se succédaient alors sans que rien vraiment ne bouge…

De concertations en conclaves : de tout, l’on discutait
Et l’on faisait l’Europe, nous, les petits Belges futés.

On rassemblait la France et l’Allemagne à table !
On devenait vraiment des partenaires affables…

Mais un jour, il n’y eut plus de recensements…
Pour la première fois, des bourgmestres flamands …

Puis l’Université la plus vieille d’Europe,
Décida d’employer des moyens pas très propres,

Pour se débarrasser de tous ses fransquillons…
Perdant à tout jamais sa bonne réputation…

Les Fourons s’échangeaient contre Mouscron Comines
Et les facilités se faisaient champ de mines…

Les sages, peu à peu, mouraient, disparaissaient
Et je n’aimais pas tous ceux qui les remplaçaient…

D’autant qu’à chaque fois qu’un nouveau politique
Apparaissait chez nous –facile est la critique-

Je me souviens de ces francophones députés,
Ayant, devant leurs collègues, l’air un peu dépité…

Sans pour autant remonter jusqu’aux années cinquante,
Mérite-t-on vraiment ceux qui nous représentent ?

Si nous prenons Machtens –et dois-je en dire plus ?-
Si nous le comparons à ce Leterm’minus,

Cheveux neige d’antan, comme je vous regrette …
Car pour vous, l’équilibre était plus qu’une dette…

Et ne me parlez pas de nos partis wallons :
Même mon père avait l’air bien moins con !

A la Madame « non », la Joëlle Milquet ,
Je préférais encore ce maft de VDB !

J’entends la voix de Cools qui martèle et résonne !
A la place ? Un filet fluet qui… papillonne… 🙄

Et Antoinette au FDF, ce n’était ni Gossuin, ni Maingain !
Et Lagasse ou Outers savaient encore tendre la main !

Jamais, VMO et TAK n’auraient cherché le « bang » :
Les flamands n’avaient pas créés le Vlaams Belang …

Quand Jean Gol pérorait, on comprenait pourquoi !
Reynders, son successeur, c’est la langue de bois !

J’ai cru, à un moment, au retour de De Haene
Mais ses nombreux mandats lui ont tourné le crâne…

Pour moi, le dernier sage, c’est peut-être Charles Picqué
Grâce à lui, c’est Bruxelles qu’ils n’ont pas pu nous piquer…

J’habite en Flandre, mais suis né et ai grandi à Bruxelles.
Maman est Fraco-Belge, mon père était Ardennais rebelle;

Saint Thomas, Saint Boni et l’Isib m’ont éduqué tolérant
Ma Femme, beauté Louvinoise, m’aime en flamand.

Pour toute ces raisons, je serai toujours un Belge de cœur,
Refusant d’agresser, de haïr et de montrer certaines rancœurs.

Sauf peut-être, aujourd’hui, en voyant ces faux politiciens
Qui ne pensent qu’à eux et aboient comme des chiens.

Et qui, pour s’enrichir, font de la politique !
Je rêve d’un pays qui, en ces temps critiques,

Se mette tout à coup à repenser honneur et nation,
Oublie son extrémisme, ses plus noires factions,

Et réunisse enfin les partis vraiment démocrates.
Et que l’on tranche et coupe partout « où cela gratte » !

Mais que l’on reconstruise l’image de notre plat pays
Sans que Flamands, Wallons ne se sentent trahis !

C’est le temps d’oublier de crier « schild en vriend » :
On a tous un ami, qui s’appelle Lami ou Devriendt …

(c) 2008 Didier SEHA
(https://levergerdemesecrits.eu/Poemier)

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