En proie à la fureur de respecter la rime,
Le poète emplit ses vers de sa passion ;
Son âme s’abreuve sans nulle aversion,
Aux flammes des enfers, sur les bords de l’abime.
Ecartant parfois ses désirs, le voici à la trime,
Sa plume s’emballe, devient folle, sans nulle perversion,
Puis c’est l’introspection,de l’abime rejaillit l’insurrection,
Le voila qui biffe,gomme, recommence et supprime.
Cent fois, avec courage, il détruit, modifie,
De l’œuvre de son cœur, il écoute l’écho,
Du miroir de son âme, il voit tous les mots,
Cent fois, il dessine cette chorégraphie ;
Quand enfin ses parfums habillent le silence,
Expression du ressentis, pansement de ses maux.
Il supprime le doute, et met au tiroir le dico,
Ce bon juge de paix, dépourvu de clémence.
(c) 2008 Didier SEHA
(http://levergerdemesecrits.eu)